Se chausser pendant la guerre ?
Galoche romanaise (1914) et tire-boutons (1914-18) issus des collections du musée et visibles du 6 au 22 novembre aux Archives de Romans.
Se chausser pendant la Guerre ?
Dans le cadre de la commémoration du centenaire, le musée de la chaussure participe à l’exposition « Vivre à Romans durant la Première Guerre mondiale », présentée aux Archives de Romans du 6 au 22 novembre. L’occasion de revenir sur des objets témoins de cette période…
La chaussure, témoin de société
La chaussure est un objet qui accompagne les parcours individuels et intimes. Les chaussures témoignent des changements de mœurs, de modes, des recherches d’élégance et de confort. Dans ce cadre, le musée, en collaboration avec les Archives, a sélectionné cinq objets emblématiques de la guerre de 1914-1918 : trois tire-boutons et deux galoches.
Des objets fabriqués et portés pendant la guerre
Au début du XXe siècle, les tire-boutons sont des objets courants et quotidiens. En effet, les chaussures les plus répandues pour les hommes comme pour les femmes étaient les bottines à boutons. « La bottine a détrôné le soulier et règne en vainqueur (…), amincit le bas de la jambe et donne de l’élégance à la démarche » indique ainsi Marc Constantin dans l’Almanach des belles manières dès 1854. Les bottines s’ouvraient et se fermaient à l’aide d’un tire-bouton, un objet que tout le monde devait garder à portée de main, qu’il soit ornementé comme un véritable bijou ou en format de poche. Les tire-boutons exposés ont été fabriqués à partir de douilles d’armes par des soldats. Le manche fait à partir d’une douille de cuivre a été décoré d’un bouton d’uniforme anglais ou d’une inscription gravée. Les deux galoches quant à elles ont été fabriquées en 1914 à Romans. La galoche était une chaussure très répandue, composée d’une semelle de bois et d’une tige en cuir épais. Elle peut être considérée comme une forme hybride entre le sabot et le soulier de ville.
La fabrique des chaussures à Romans
Sur la galoche pour enfant, une étiquette de papier précise l’origine de cette chaussure : « Fabrique de galoches en tous genres ; La Romanaise. AG ». Cette mention témoigne de l’activité d’un des nombreux ateliers de production qui se développent à Romans au tournant du XXe siècle. Vers 1900, Romans compte en effet trente-cinq fabriques de chaussures et trois mille ouvriers, dont un tiers travaille à l’usine et deux tiers à domicile. Cent mille paires de chaussures sont produites chaque mois. L’industrie de la chaussure devient alors prépondérante à Romans et façonne la Ville.
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